Je suis née en 1956 en Bourgogne, région qui fut terre de recueil des enfants abandonnés.  Parmi eux, mon père et d’autres membres de ma famille, tant du côté paternel que du côté maternel. Ce sont peut-être ces absences, dans le tracé de ma filiation, qui assurent, dans l’écriture, les présences, discrètes mais insistantes, d’enfances déchirées. Après le lycée, j’ai quitté ces terres familiales pour vivre en Auvergne, peu à peu reculant dans la montagne.  J’écris et je dessine dans les mêmes temps, … d’une même main, sans qu’un geste ne domine l’autre, dans un rythme régulier et lent qui est peut-être celui de la marche.  Les poèmes prennent leur vocabulaire dans les matières des vieux volcans cantalous, les dessins, sans doute, y puisent leurs formes, leurs horizons, leurs pierrailles.